Samedi, c'était la journée mondiale sans sac plastique !
Si vous avez déjà acheté un article dans notre boutique de la Goutte d'Or ou sur notre site, vous avez peut-être remarqué que nous avons banni le plastique dans nos emballages. Les étiquettes et cavaliers sont en carton recyclé, les sacs ou les enveloppes sont en papier kraft... C'est parce que nous sommes sensibles à cette pollution que nous partageons avec vous cet article aujourd'hui.
La pollution occasionnée par la prolifération des sacs en plastique et -surtout- par leur abandon au gré des vents et des courants, menace de très nombreuses espèces animales. Qui n'a jamais entendu parler du "huitième continent" aura du mal à se représenter l'ampleur des dégâts causés dans la nature par cette source de pollution.
Aussi appelé "continent poubelle", c'est en réalité cinq zones d'accumulation massive de plastique, appelées gyres, qui ont été découvertes. Ces accumulations sont dues aux courants de surface des océans qui poussent les plastiques dans ces zones. Ils se situent dans le Pacifique nord, le sud, l'Atlantique nord, le sud et l'océan Indien (On pourrait ajouter la mer Méditerranée qui présente la même concentration en plastique qu'un gyre !).
"Jour après jour, je ne voyais pas de dauphins, pas de baleines, pas de poissons, je ne voyais que du plastique", se souvient l'océanographe et skipper américain Charles J Moore
Le plus grand est celui situé dans le Pacifique nord, comporterait 1,8 billion de morceaux de plastiques sur une surface grande comme six fois la France environ. Découvert par hasard en 1997 par Charles Moore, il s'étend sur une surface d'environ 3,4 millions de Km2 soit près de 6 fois la superficie de la France. Étant donné que cette mer de déchets est translucide et se situe juste sous la surface de l'eau, elle n'est pas détectable sur les photographies prises par des satellites.Elle est seulement visible du pont des bateaux.
94 % des morceaux mesurent moins de 5 mm. Si vous passiez sur un gyre, vous pourriez ne pas vous en apercevoir.

Cette pollution aux plastiques pose deux problèmes. Leur petite taille les rend ingérables par les poissons. Par ailleurs de nombreuses espèces animales, d’algues ou de micro-organismes s’en servent comme radeau pour conquérir de nouveaux écosystèmes.
Les plastiques constituent 90 % des déchets flottant sur les océans. Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement mentionnait en juin 2006 qu'on trouve en moyenne 46 000 morceaux de plastique par 2,5 km² d'océan sur une profondeur d'environ 30 mètres ! Pire, en certains endroits, la quantité de plastique est six fois supérieure à celle du plancton, maillon élémentaire de la vie dans les océans (Charles Moore, Algalita Foundation).
Selon Greenpeace, sur les 100 millions de tonnes de plastique produits chaque année, près de 10 % finissent dans les océans. Et 70 % des plastiques qui s'aventurent en mer coule et le reste flotte naviguant au grès des courants...
L'estimation de la taille de l'étendue de déchets est comparable à six fois la superficie de la France.
La masse de plastiques concentrés sur les océans est impressionnante comme nous le montre cette vidéo de l'AFP.
En effet, chaque seconde, des dizaines de tonnes de déchets plastiques arrivent dans les océans.
Entraînés par les vents et courants, ces déchets plastiques s’accumulent dans de grandes zones océaniques où, très lentement, ils se fragmentent, se désagrègent et entrent dans les écosystèmes marins.
Près de 80% de la pollution en mer provient des continents. L’océan est impacté par la présence massive de plastiques. 10% des plastiques fabriqués annuellement se retrouvent déversés dans l’océan. Nous fabriquons 300 millions de tonnes par an. Selon une étude publiée dans le journal scientifique Plos One en 2015, on estime entre 270 000 et 300 000 tonnes la pollution plastique présente à la surface de l’océan.
Au moins 1 millier de tortues marines meurent chaque année des suites de l’encombrements des déchets plastiques.
Ce qui pose problème c'est le temps nécessaire à la dégradation de ces plastiques (estimé entre 500 et 1000 ans) et la toxicité des éléments qui les composent. Petit à petit, ils se morcellent et peuvent être ingérés par les animaux marins, l'exemple le plus classique étant la tortue qui s'étouffe avec des sacs plastiques assimilés à des méduses. Avec de telles concentrations de plastique, toute la chaine alimentaire est affectée puisque les plus petits morceaux sont ingérés par de petits poissons qui seront à leur tour mangés par de plus gros... Greenpeace estime qu'à l'échelle de la Terre, environ 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année de l'ingestion de plastiques.
Au total, plus de 267 espèces marines seraient affectées par cet amas colossal de déchets selon le rapport de Greenpeace.
De plus, les débris de plastique fixent les polluants organiques persistants (POP), connus pour leur nocivité et leur capacité à voyager autour du globe. Ainsi, DDT et PCB se retrouvent dans des morceaux de plastique à des concentrations jusqu'à 1 million de fois supérieures aux normales !
Le plastique a énormément d’effets indésirable sur la faune marine, il provoque des brûlures ou des « bouchons digestifs » qui peuvent entraîner leur mort. De plus, des scientifiques ont noté la présence de microplastiques au sein de crustacés vivant à 11km de profondeur de l’océan Pacifique. Cela montre, qu’aucun endroit au monde n’est épargné par cette pollution. Pour terminer, ces microplastiques se trouvent ensuite dans nos assiettes à travers les poissons et crustacés que nous consommons.
En 2050, si rien n'est fait pour endiguer la pollution plastique, 99 % des animaux marins auront ingéré ce matériau issu du pétrole. Déjà aujourd'hui, 1,5 million d'animaux sont tués chaque année à cause du plastique. Certains poissons ingèrent des microparticules, d'autres des filets de pêche... Selon la Fondation McArthur, dans 30 ans, il pourrait même y avoir plus de plastique que de poissons dans les océans !
Il ne s'agit plus aujourd'hui de produire plus de déchets recyclables, mais bel et bien de produire globalement moins de déchets et gérer autrement les déchets existants.
Entre 1960 à 2000, le tonnage d’ordures ménagères produit a doublé
Parfois, comme si elle avait une indigestion, la mer rejette les plastiques sur les plages. C'est arrivé l'été dernier à Bombay en Inde, lors de la mousson.
"En 48 heures, la mer a vomi pas moins de 361 tonnes d’ordures dont 226 tonnes sur les seules plages de Juhu et Versova", affirmait le Times of India. Un évènement qui s’est déroulé au moment où la région de Bombay a décidé d’interdire le plastique dans la zone.
En France, l'action législative est récente
La croisade contre l'utilisation des sacs plastiques entre symboliquement dans cette logique de réduction des déchets.
Les sacs en plastiques présentent en effet le double désavantage d'être très peu biodégradables et de se disperser très facilement au gré des vents et des courants. Ils peuvent assez facilement être remplacés par des sacs réutilisables et recyclables, ou par des emballages papier.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC) publiée en 2020 vise à réduire l’utilisation du plastique jetable et à favoriser la substitution du plastique par d’autres matériaux ou le développement d’emballages réutilisables ou recyclables et recyclés.
De plus, la loi AGEC inscrit toute une série de mesures afin de limiter l’utilisation du plastique jetable. En voici quelques-unes :
- La distribution gratuite des bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public ou dans les locaux professionnels sera interdite.
- Les établissements recevant du public seront tenus d’être équipés d’au moins une fontaine d’eau potable accessible au public.
- Lors d’évènements festifs, culturels ou sportifs, les sponsors ne pourront plus imposer l’utilisation de bouteilles en plastique.
- Des bacs de tri devront être installés dans les supermarchés. Ils permettront de collecter les emballages achetés après passage en caisse.
- La fabrication et l’importation de sacs en plastique à usage unique sera interdite.
- Les publications de presse et les publicités seront expédiées sans emballage plastique.
- Les jouets en plastique, proposés gratuitement aux enfants dans le cadre de menus en restauration, seront interdits.
- L’État n’achètera plus de plastiques à usage unique que cela soit pour une utilisation sur les lieux de travail ou dans les évènements qu’il organise.
- Le suremballage plastique des fruits et légumes frais de moins de 1,5 kilogramme sera interdit...
Voilà, vous saurez dorénavant pourquoi vous voyez apparaitre, ou ré-apparaitre pour certains, ces machines à collecter les bouteilles dans vos supermarchés.
La filière plastique a réinventé le concept de consigne. Nous en avions inventé un avec notre concept d'étiquette-retour.
Chaussettes Orphelines a inventé en 2019 l’"easy recycling" pour faciliter le recyclage textile, et plus particulièrement celui des chaussettes.
Vous recevrez cette étiquette retour pour tout achat réalisé sur notre boutique en ligne. Cette étiquette vous permettra d'envoyer sans frais pour vous jusqu'à 500 g de chaussettes à recycler. Vous pourrez aussi recycler l'emballage kraft qui aura servi à vous envoyer votre commmande. Le colis arrivera directement à notre partenaire EBS Espérance, l'atelier d'insertion qui fait le tri et qui fait aussi les expéditions pour nous !
Pour en savoir plus sur notre projet, ou voir nos collections d'articles recyclés, visitez notre site.