Une nouvelle publication du GIEC sur le changement climatique est parue ce mois-ci, que nous apprend-elle ?
Le GIEC, c’est le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Ce groupe a été créé en 1988, et oui, depuis si longtemps que ça !
Il est formé d’environ 2500 experts scientifiques et représente 195 Etats. Les États-membres peuvent contribuer volontairement au budget annuel du GIEC qui est d’environ 6 millions d’euros. La contribution de la France s’élève à 1 million d’euros et est alimentée par trois ministères : Transition écologique, Affaires étrangères, Recherche.
En trente ans, le GIEC a émis plusieurs rapports d'évaluation, dont le deuxième rapport d’évaluation, publié en 1995 et qui a fourni aux négociateurs d’importants documents avant l’adoption du protocole de Kyoto en 1997. Le troisième rapport d’évaluation a été publié en 2001, le quatrième en 2007 et le cinquième en 2014.
Le sixième rapport est prévu pour 2022 mais son premier chapitre, intitulé "Changements climatiques 2021 : les bases scientifiques » a été publié le 9 Aout dernier. Celui-ci fait un état des lieux des connaissances sur le climat et ses perspectives d'évolution en fonction des émissions de gaz à effet de serre. Que dit-il en substance ?
Les derniers faits marquants sur le changement climatique
Le changement climatique n’est plus une hypothèse, c’est une réalité qui se manifeste dorénavant sous nos yeux. Cette année, nous avons tous vécu ou vu à la télévision des périodes intenses soit de sécheresse soit d’inondations… tout près de chez nous.
"Dans ce rapport, on indique que c'est sans équivoque : l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, l'océan et les terres. Et contrairement aux textes précédents, nous n'indiquons pas de niveaux de confiance parce que c'est désormais un fait établi grâce aux progrès des études d'attribution", a commenté la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du Giec depuis 2015.
D’ici 2100, l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre un mètre dans le cadre du pire scénario.
"Il apparaît que l'influence humaine est le principal facteur de recul généralisé des glaciers, du recul de la glace de mer près de l'Arctique, du recul du manteau neigeux, de la montée du niveau des mers depuis les années 1970 ou encore du réchauffement en profondeur de l'océan sur les premiers 700 mètres", a commenté la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du Giec depuis 2015.
La fonte des calottes glaciaires, notamment celle du Groënland qui a fondu six fois plus vite entre 2010 et 2019 que durant la décennie précédente, est déjà irréversible.
"Certains événements récents, typiquement comme les vagues de chaleur en juin 2019 en France, auraient été très improbables sans l'influence de l'homme sur le climat", précise Valérie Masson-Delmotte. Et cette tendance va se poursuivre au cours des prochaines décennies. Le rapport estime par exemple que les pluies extrêmes vont grimper de 7% à chaque degré supplémentaire.
Inondations et crues à Fauquemont, Pays-Bas, le 15 juillet 2021 (Romaine — Travail personnel, CC0)
Au cours des prochaines décennies, les changements climatiques s'accentueront partout sur la planète. Nouveauté 2021, la publication du Giec s'accompagne d'un atlas interactif (cliquer ici pour le voir) pour visualiser tous les dérèglements en cours et à venir. Il apparaît par exemple que le pourtour méditerranéen est particulièrement affecté. Les conditions sèches, chaudes et venteuses qui favorisent et renforcent les feux de forêt vont s'accentuer à mesure de l'ampleur du réchauffement. La dernière vague de chaleurs en Sibérie est particulièrement frappante.
Les phares des camions de pompiers illuminent la forêt du massif des Maures (Var), ravagé par un incendie, le 17 août 2021. (FRANK MULLER / MAXPPP) France Info
Il est donc tenu pour acquis que les activités humaines impactent le climat mondial avec l'effet réchauffant des gaz à effet de serre. Avec +1,1°C depuis 1850-1900, elles ont fait grimper la température mondiale à un rythme sans précédent depuis au moins 2000 ans.
Le seuil d’1,5°C de réchauffement, permettant de limiter l'ampleur des conséquences du dérèglement climatique, devrait être atteint plus tôt qu’escompté. Même dans le scénario le plus optimiste, avec une réduction des émissions de CO2 drastique et immédiate, un réchauffement de +1,5°C pourrait être atteint dès le début des années 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente estimation. Mais le défi n’est pas encore perdu. Pour avoir 83 % de chance de rester sous la barre de +1,5°C, l’humanité doit émettre moins de 300 gigatonnes de CO2 estime le GIEC, soit l’équivalent de 10 ans d’émissions au niveau de 2019.
Les émissions de gaz à effet de serre doivent rebaisser
L’indice de concentration de dioxyde de carbone (C02) dans l’atmosphère a atteint 410 ppm, ou "particules par millions". Cette unité de mesure permet de savoir combien de molécules ayant un effet de serre se trouvent dans un million de molécules de l'atmosphère. Le GIEC réaffirme l’origine anthropique du réchauffement climatique. Depuis 1990, la production annuelle de CO2 a bondi de 63 %.
Il est encore possible de maintenir la hausse des températures sous 1,5°C, mais…
… des études plus récentes démontrent que les délais sont en fait plus serrés : si nous voulons avoir au moins 50 % de chances de limiter le réchauffement à 1,5°C, il ne nous reste plus que 440 Gt de CO2 à émettre à compter de… 2020. Or, sur la seule année 2019, les émissions mondiales dépassaient 40 Gt de CO2. En restant sur cette trajectoire, le budget carbone pour limiter la hausse des températures à 1,5°C sera épuisé dès le début des années 2030.
Le mandat du GIEC n’est pas de faire des recommandations politiques ni de prescrire des mesures. Mais à la lecture de ce nouveau rapport du GIEC, toute inaction de la part des gouvernements serait d’autant plus coupable. Il est absolument vital que les gouvernements s’alignent sur un objectif à 1,5°C et revoient leurs plans en conséquence, notamment à l’occasion de la COP26 qui se tiendra à Glasgow en novembre prochain.
Et nous, que faisons-nous ?
Chez Chaussettes Orphelines, nous agissons sur trois volets (au moins !):
- la collecte des chaussettes qui permet réduction de déchets qui, sans cette action, iraient à l'incinération et donc produiraient du CO2.
- le recyclage qui permet la réduction de la production de matières premières "neuves" en recyclant les chaussettes, ce qui limite aussi les émissions de CO2 mais aussi l'usage d'eau et de produits de synthèse indispensables à la production de coton par exemple.
- et plus directement, la réduction d'émissions de CO2 en travaillant en France ce qui limite les km parcourus dans les transports.
Et vous, que pouvez-vous faire ?
En achetant directement dans notre boutique en ligne des chaussettes, un accessoire ou un sac, vous participez à notre modèle d'économie circulaire : une étiquette retour vous sera adressée avec votre achat, permettant d’envoyer gratuitement 500 grammes de chaussettes usagées ou orphelines à recycler. Vous deviendrez ainsi un consomm’acteur.
Bonjour bonne initiative super