Nous doublons souvent nos petits accessoires comme les porte-monnaie ou les porte-cartes avec des chutes de tissus très colorés. Ils s’harmonisent parfaitement avec nos jerseys. Et comme nous travaillons régulièrement avec les artisans de la Coopératives de la Goutte d’Or (notre quartier dans le 18ème), nous appliquons notre stratégie de recyclage aussi avec eux et réutilisons leurs chutes de coupes.
Ce tissu coloré, c’est du wax, il est très répandu en Afrique de l’Ouest. Il est aussi appelé pagne.
Le wax n’est pas d’origine africaine en réalité. Il est depuis plusieurs siècles fabriqué en Indonésie où la Hollande y a plusieurs colonies. Mais lorsque les indonésiens se révoltent contre cette colonisation au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Hollandais recrutent des mercenaires dans leurs comptoirs commerciaux sur les côtes d’Afrique de l’Ouest. Ce sont notamment les mercenaires Ghanéens qui rentrés de Bornéo et Sumatra après le conflit, ramènent chez eux le tissu typique d’Indonésie le Batik et c’est d’après sa technique de fabrication qu’il sera renommé wax (ce qui signifie cire).
Dès son arrivée en Afrique de l’Ouest, le tissu remporte un vif succès qui ne se dément toujours pas aujourd’hui.
Les Hollandais, puis les Anglais, constatant l’engouement et la forte demande, se lancent dans la production de wax chez eux. Ils ont le monopole de ce tissu jusque dans les années 60, période pendant laquelle le Ghana met en place des droits de douane prohibitifs et lance sa propre production locale. Le Ghana est suivi par la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui installent des usines de fabrication dans leurs capitales pour rivaliser avec le wax hollandais.
L’usine du Benin (ex Dahomey) s’appelait SODATEX (Société Dahoméenne de textile) devenue aujourd’hui SOBETEX (Société Béninoise de Textile), celle de la Côte d’Ivoire s’appelle UNIWAX, celle du Sénégal se nomme SOTIBA SIMPAFRIC.
Ces usines proposent différentes qualités de tissu : le wax, le védomè, le chivi, le print. Certains sont de qualité équivalente au wax hollandais, d’autres peut être de moins bonne qualité, ils sont moins épais par exemple et peuvent déteindre au lavage.
Le wax passe des messages
Le wax n’est pas seulement le tissu du vêtement, il est certes choisi pour ses motifs colorés mais c’est aussi un signe de reconnaissance sociale et un véritable support de communication non verbal.
Les grands événements de la vie : fiançailles, mariage, baptême, funérailles, fêtes nationales… sont marqués par la « sortie » d’un nouveau modèle.
Chaque motif a une signification et en le portant, on "parle" aux autres.
Des noms sont d'ailleurs donnés aux modèles :
- avec le tissu wax appelé « feuille de gombo » la femme qui le porte met en avant le fait qu’elle a beaucoup épargné pour se l’offrir et qu’elle est quelqu’un qui fait des efforts pour obtenir ce qu’il veut.
- avec « Tu sors, je sors », tissu sur lequel on voit un oiseau sortir d’un nid et un autre prêt à le suivre, en portant ce modèle, la femme passe le message qu’elle sera aussi volage que son époux !
- avec un autre classique qui est l’étoffe « mon mari est capable », la femme africaine montre qu’elle est fière d’avoir un mari attentionné et prospère.
La mode du wax
Jusqu’aux années 80, c’est la communauté africaine étrangère qui portait du wax en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens s’habillaient comme les Européens.
Ce n’est qu’après 1980 que la styliste béninoise Gisèle Gomez lance la mode du wax en créant un grand nombre de vêtements avec ce tissu. La nouvelle se propage dans toutes les capitales des pays ouest africains.
Le styliste Pathé O a ensuite habillé Nelson Mandela et le Roi du Maroc avec ses chemises en wax alors que ce n'était pas encore "la mode."
C'est finalement la Côte d'Ivoire qui aura mis le wax à la mode.
Mohammed VI et le styliste Pathé O
La renommée du wax dépasse les frontières de l’Afrique, et ce tissu se rencontre non seulement dans tous les pays africains mais aussi en Europe, notamment dans notre quartier vers Barbès à Paris où des centaines de boutiques proposent des modèles européens et africains.
De nombreux stylistes s'emparent aujourd'hui de ce tissu coloré...
...ainsi que de nombreuses artistes parmi lesquelles Beyoncé et Rihanna.
Quelle que soit la saison, mais peut-être encore plus en été, on voit dans nos rues de Paris, de plus en plus de personnes européennes ou africaines habillées en wax.
Chaussettes Orphelines aime beaucoup le wax, peut-être parce que nous en voyons tous les jours autour de nous. Nous travaillons actuellement à le mettre en valeur dans notre collection... chut, nous ne pouvons rien vous dire pour l'instant mais si, vous aussi, vous aimez le wax, suivez-nous sur les réseaux...la surprise est pour bientôt !
En attendant, vous pouvez toujours nous soutenir en participant à l'effort de recyclage éco-responsable de Chaussettes Orphelines !
En achetant directement dans notre boutique en ligne des chaussettes, des gants, un bonnet, une écharpe, un porte-monnaie, vous participez à notre modèle d'économie circulaire :
Une étiquette retour vous sera adressée avec votre achat, permettant d’envoyer gratuitement 500 grammes de chaussettes usagées ou orphelines à recycler. Vous deviendrez ainsi un consomm’acteur.
Avec Chaussettes Orphelines, participez à une mode plus respectueuse, une mode écologique. Plus nous recyclons, moins nous polluons !
Si vous souhaitez tout savoir sur l'impact de l'industrie de la mode sur notre environnement, nous vous offrons gratuitement un eBook complet sur l'impact de nos vêtements sur la planète, cliquez sur le bouton ci-dessous pour télécharger votre eBook :
bonsoir tout le monde en esperent que tout le monde se porte super bien. Je trouve vos creations superbes et vous dit egalement merci pour votre contribulation dans le developpement du continent africain. Maintenant je souhaite que nos freres et soeurs soutiennent ce mouvement de la mode africaine en portant les tenues wax. Merci encore et beaucoup de courage dans la suite. Pout tous ceux lä qui souhaitent decouvrir d autre styles de vetements et accessoires je l ai invite egalemnent ä nous suivre dans notre boutique en ligne.
Très bel article concernant le wax. Bravo !
Il se trouve que j’en ai vendu des milliers de yards lorsque j’étais jeune et beau dans les années 60, comme en témoigne ces articles de mon blog :
https://s-obeit-et-r-agit.blogspot.com/2017/06/souvenirs-du-togo.html
https://s-obeit-et-r-agit.blogspot.com/2018/08/wax.html
…à propos, ma fille a été enchantée de vos mitaines en noir lurex…
Bien à vous.
François Sobieraj