Alors que je faisais une étape pour rejoindre des amis en vacances, j'ai reçu un appel de notre tricoteur qui n'avait pas reçu son colis de fil... J'appelle donc immédiatement notre filateur afin qu'il retrouve le colis perdu et lui confie que je débute mes vacances dans le Sud-Est de la France.
C'est alors que notre filateur, qui est installé dans le Sud Ouest :) me dit que la plus belle exposition sur le beau métier de filateur est justement dans le Sud-Est, à L'Isle sur la Sorgue. Je n'ai pas beaucoup de temps mais je suis toujours ses bons conseils et vais donc visiter le Musée !
La visite est à la hauteur de ce que m'avait prédis notre filateur ! Le musée sensoriel, situé dans une des ailes de la manufacture toujours en activité, est effectivement très beau, très pédagogique et très riche de l'histoire de la filature et de la famille BRUN de VIAN TIRAN, les fondateurs.
8 générations de lainiers à L'Isle sur la Sorgue
C'est en 1808 que Charles Tiran et Laurent Vian créent leur moulin à foulon sur la rive de la Sorgue. Ces sont des roues à aubes qui, grace au courant de la Sorgue, permettaient aux moulins de battre les draps de laine fabriqués localement. Quelques roues à aube subsistent encore aujourd'hui, c'est aussi à voir lors de la visite de la vieille ville que je vous recommande aussi !
Mais revenons à nos moutons :)
En effet, la région est propice à l'élevage de moutons et l'industrie lainière y était florissante au 19ème siècle. La Filature de Brun de Vian-Tiran est la dernière entreprise lainière à avoir résisté aux bouleversements technologiques et commerciaux qui ont marqué le 20ème siècle. Elle a su se réinventer en permanence pour progresser et est aujourd'hui un exemple de l'excellence française.
Après des améliorations techniques dès les années 1840 qui voient apparaitre les premiers aménagements hydrauliques puissants, suivies vers 1880 par l'installation des premières machines à tisser par Emile Brun qui seront automatisées au début du 20ème siècle par ses fils.
Les générations se succèdent, vous pourrez voir à l'entrée du musée les portaits de tous les dirigeants de la famille. Aujourd'hui, c'est Jean-Louis Brun qui dirige la Manufacture avec son père Pierre Brun.
Il apparait aussi lors de la visite que la recherche de nouvelles fibres est dans l'ADN de cette famille. Après la laine de mouton, de chèvre, c'était de la fibre de genêt ou du poil de caniche que Louis Brun a tissé pour faire des draps pendant la seconde guerre mondiale !
La quête de nouvelles fibres continue et mène la nouvelle équipe à travers le monde à la recherche de toisons nobles et rares comme le cachemire, le chameau, le lama, l'alpaga, le yangir ou le yak...
De nombreux panneaux pédagogiques, des objets et des vidéos illustrent magnifiquement cette recherche. Il est même possible de comparer la douceur des différentes fibres selon les espèces, c'est remarquable !
Mention spéciale à la laine du Mérinos d'Arles Antique, fine et très frisée, réservée aux produits de prestige tant elle est douce et mouelleuse. Si je ne l'avais pas touchée moi-même, je n'aurai jamais cru que la laine de Yack soit si fine et douce ! ou que le toucher d'une couverture en poil de chameau soit différent selon sa couleur (naturelle) d'origine.
L'exposition présente aussi les 15 étapes de la fabrication d'une étoffe, montre des outils parfois très anciens et des machines animées expliquer pour le cardage ou le tissage.
L'innovation gage de longévité
L'innovation touche aussi les produits finis, et la manufacture est mondialement connue pour ses couettes et couvertures, ses plaids, écharpes, châles et même ses tapis.
La mode, la nuit et la décoration
La manufacture propose de très très beaux articles dans ces trois univers, qui sont présentés et vendus dans leur boutique du rez de chaussée. Un vrai plaisir des yeux cette fois :)
J'ai constaté que nous avions en commun, outre la passion des fibres naturelles, un intérêt pour le recyclage et l'économie solidaire. En effet, une collection capsule a été concue en upcyclant des "Chef de pièce", extrémités ou chutes d'étoffes dans lesquelles sont coupées les couvertures. Ces pièces ont été réalisées par Babel, un atelier de réinsertion.
Pour en savoir plus sur la manufacture de BRUN de VIAN-TIRAN : site de lafilaventure
Et aussi, pour soutenir notre action en faveur de l’environnement et du travail local, en :
- confiant vos chaussettes à recycler à notre association partenaire Chaussettes Solidaires. Nous leur redonnerons vie au travers de nouveaux vêtements, des chaussettes bien sûr, mais aussi des accessoires ou des sacs en jersey et tissu recyclés.
- achetant directement dans notre boutique en ligne pour participer à notre modèle d'économie circulaire.
Merci de nous faire partager votre enthousiasme. Ça donne envie de vous imiter.
Jacqueline