Avez-vous changé votre manière de consommer ces dernières semaines ? D’après une étude réalisée par FAIR[E], 1/3 des consommateurs ont été anxieu·x·ses d’aller au supermarché durant le confinement ; une émotion qui perdure encore suite au déconfinement avec la conservation de toutes les mesures sanitaires. Quand tous les commerces non alimentaires sont fermés pendant si longtemps et que le e-commerce se développe de plus en plus, le magasin physique a-t-il encore sa place dans notre quotidien ?
Explorons ensemble les alternatives qui apparaissent en les comparant aux magasins les plus innovants d'aujourd'hui.
15,3% de la population a préféré les courses en ligne pendant le confinement contre 8,2% auparavant.
Lieu de retrait vs lieu de vie
Évidemment la première transformation des magasins passent par le « drive ». De plus en plus de consommateurs évitent les longues heures en magasin préférant faire leur choix tranquillement dans leur canapé. Ils viennent ensuite chercher leur commande dans une sorte de point de retrait. Ce concept très développé en France pour l’alimentaire est le pendant de l’e-commerce toujours complexe pour les produits périssables.
Les distributeurs et les marques ont tiré un enseignement fort du principe du « drive » : faire ses courses n’est pas toujours une partie de plaisir !
Partant de ce fait, certains magasins ont transformé leurs points de vente en lieu de vie où chacun aurait plaisir à s’y rendre, à y passer du temps. Vous pensez forcément à IKEA qui a transformé son parcours client en balade et a intégré même un restaurant pour se restaurer sur place.
Par exemple, chez Eataly dans le Marais parisien, c’est pas moins de 7 restaurants différents présents dans cette grande surface dédiée à la gastronomie italienne… à moins que ce ne soit une galerie de restaurants qui vendent des produits …
Plus sobrement Carrefour, Franprix, Monoprix ou Picard ont installé des points restauration pour consommer sur place, très utilisés pour les travailleurs du quartier. H&M ou Adidas ont, quant à eux, intégré un espace café/snacks pour faire une pause durant leur shopping.
Du côté textile, Nordstrom, l’équivalent des Galeries Lafayette aux États-Unis, a ouvert des magasins où aucun vêtement n’est à vendre.
Lorsque vous vous rendez dans ces magasins, des stylistes vous conseillent sur place. Vous pouvez essayer des vêtements, chose toujours compliquée lors de l’achat en ligne, la commande est alors effectuée en ligne.
Se mettre en avant vs rendre service
Les magasins doivent-ils tous être centrés sur les produits qu’ils vendent ? Sur le même principe de rendre la visite en magasin en plaisir, plusieurs magasins ont développé tout plein de services sur place dans un seul but : rendre service à leurs clients !
Après tout l’objectif des grands centres commerciaux était de rassembler aux mêmes endroits tous les biens et services dont vous avez besoin. Même s’ils sont réservés aux endroits où il y a une grande place disponible et qu’ils s’intègrent assez mal dans le paysage, le concept a été adopté par des plus petites boutiques.
Par exemple, Carrefour a lancé un magasin appelé Sources dédié aux produits cosmétiques « clean » dans le Marais à Paris. Dès l’entrée, vous y trouverez un barbier et au fond du magasin, des cabines de soin esthétiques.
Sézanne accueille ses fashionistas avec une conciergerie pour récupérer et renvoyer les commandes web, un service de retouche, la possibilité de poster du courrier, de consulter les petites annonces du quartier, de recharger son téléphone, etc.
Dans les magasins américains de vêtements de yoga Lululemon, vous pourrez pratiquer votre activité favorite (soit le yoga).
Franprix offre même dans certains points de vente l’accès une cuisine de 6 mètres carré pour cuisiner sur place ! Ils ajoutent à cela la livraison à domicile en 30 minutes, la garde de clefs, le relais-poste, le point de collecte de colis, le transfert d’argent, la mise à disposition de pompes à vélo, les cendriers pour les fumeurs et gamelles d’eau pour les chiens du quartier.
Selon le directeur général de Franprix Jean-Paul Mochet : « Tout ce qui ne se vend pas mais qui fait sens et facilite les relations entre les gens ».
Les clients de leur concurrent Monoprix, pour le moment uniquement dans l’enseigne des Champs-Élysées, sont accueillis par un conseiller Monoprix qui les guident dans leur achat et peut compléter leur panier par d’autres produits vendus par les commerçants du quartier.
La plupart du temps, ils proposent des services qui sont directement liés à leur activité, mais des fois comme chez Sézanne, Franprix et Monoprix, les services sont beaucoup plus diversifiés et semblent venir de la demande des clients eux-mêmes.
Vente d’objets vs vente d’expériences
Si vous nous lisez ici, vous connaissez sûrement l’impact de l’achat de biens neufs pour notre planète.
Sinon, n’hésitez pas à aller lire nos articles sur le transport des vêtements, sa consommation d’eau, ou sur les fibres les plus écologiques.
Lorsque l’on souhaite consommer responsable, on va petit à petit réduire la quantité de biens achetés en privilégiant la qualité et se tourner vers d’autres expériences qui vont apporter beaucoup de bonheur pour peu d’impact environnemental.
Les marques l’ont bien compris ! C’est ainsi qu’on voit fleurir de plus en plus de tiers lieux, des espaces mêlant achats de biens et expériences. Par exemple, La Recyclerie à Paris mérite la visite à elle seule : jardin partagé, marché sur les bords de quais, ateliers DIY, conférences, séances de dédicaces… et restaurant !
Natures & Découvertes propose aussi 600 mètres carrés avec un bar, des expositions d’œuvres d’art, des conférences, des ateliers pratiques… Selon Antoine Lemarchand le fondateur : « Nous n’avons pas cherché à optimiser le taux de transformation, autrement dit à rentabiliser ce point de vente, poursuit, mais à en faire un lieu d’expérience, d’enrichissement personnel pour nos clients. »
Sur le même principe des anniversaires d’enfant McDonalds mais de manière plus étonnante, on retrouve même la possibilité d’organiser l’anniversaire de son enfant à Truffaut ou PicWic.
Neuf vs seconde main
Toujours pour éviter l’impact d’achats neufs, la filière du seconde main se développe de plus en plus. Loin d’anciennes friperies où on peut acheter les vêtements au kilo en piochant dans de grands tas à la recherche de LA pièce qui nous conviendra ou bien des vide-greniers du week-end révélant des trésors d’une autre époque, quelques magasins arrivent sur le marché de la seconde main !
L’exemple le plus emblématique est bien le centre commercial nommé ReTuna en Suède.
Adossé à un centre de tri de déchets, il propose un ensemble de 9 magasins avec chacun sa spécialité ou son univers. Ainsi, lorsque vous souhaitez acheter des jouets pour enfants ou des articles de bricolage, vous savez où vous dirigez.
Les dirigeants se sourcent directement dans la zone de tri, ils se chargent du nettoyage, de la rénovation ou l’upcycling de leurs trouvailles.
Ce concept très novateur a vocation à se démultiplier et s’installer aussi en France puisque 39% de la population achètent au moins un article de seconde main par an. Vinted est le grand gagnant de cette transformation avec l’achat-vente d’occasion en ligne mais certaines personnes apprécient encore l’expérience en magasin.
Certaines marques l’ont bien compris et proposent à leurs clients de reprendre leurs produits une fois utilisés et les revendent une fois restaurés en magasin.
C’est le cas de Weston, American Eagle et Minuit sur Terre, du côté des chaussures, d’Adidas pour tous leurs articles de moins de 5 ans,
Certaines marques font le choix d’une reprise contre bons d’achats ou bien par un achat direct, elles se rendent compte que donner cette possibilité à leurs clients rend l’achat neuf plus facile si ils ont la possibilité de les revendre plus facilement mais aussi s’adresser à des clients moins fortunés ou proposer des modèles des saisons précédentes d’occasion.
D’après Clémence Cornet, directrice marketing de Bocage (groupe Éram), « la seconde main dépassera le marché de la mode classique d’ici cinq ans ».
On n’oublie pas les services de location de vêtements destinés à tous ceux qui veulent changer leur dressing plus souvent :
- pour les vêtements : Le Closet, Panoply, Les Cachotières, Une robe un soir ou H&M (en expérimentation à Stockholm et uniquement disponible sur les vêtements de la collection écoresponsable)
- pour les chaussures : l’Atelier Bocage ou Dressing Avenue
Finalement, un mot a été créé pour cette transformation des magasins en lieux de vie et de services : le « Hosping ». C’est la contraction de shopping et hospitalité. Les magasins ne sont plus les temples à la gloire d’une marque mais un lieu d’accueil qui permet de garder la proximité avec le client.
Chez nous, vous êtes toujours bienvenus dans notre atelier-boutique. C’est un lieu que nous voulons accueillants et l’occasion d’échanger sur notre engagement pour une mode plus responsable et éthique.
Bien sûr, Chaussettes Orphelines vous reprend tous nos articles mais aussi de manière générale, tous vos articles en maille : bonnet, écharpes, gants, pulls, … Ils seront recyclés en nouveau fil puis en nouveaux accessoires.
Vous pouvez nous les envoyer directement à l’atelier ou bien les déposer dans nos points de collectes. Retrouvez les points de collectes ici.
Pour ceux qui commandent dans notre boutique en ligne, vous recevrez une enveloppe retour pour nous renvoyer gratuitement 500g d’articles à recycler : https://chaussettesorphelines.com/pages/lenveloppe-retour
Tous nos produits sont éco-conçus à partir de vos chaussettes recyclées. Toutes les étapes de fabrication sont réalisées en France et nos bénéfices permettent de réaliser des ateliers d’insertion professionnelle avec notre association.
Profitez-en pour faire un cadeau pour vous ou vos proches en achetant sur notre boutique en ligne.
Avec Chaussettes Orphelines, participez à une mode plus respectueuse, une mode écologique. Plus nous recyclons, moins nous polluons !
Sources :
merci de nous élargir le regard vers des espaces innovants dont les valeurs me sont chères!