L’eau est désormais surnommée « l’or bleu », devenant au fil des années une denrée précieuse, rare. Mais pourquoi l’eau serait-elle une ressource rare alors qu’elle est présente partout autour de nous ?
Si la Terre est surnommée la planète bleue, c’est bien parce que l’eau occupe 70% de sa surface. Or, cette abondance apparente recouvre une réalité bien différente : la Terre n’offre que 2.5% d’eau douce et consommable, dont seulement 0,7% accessible en surface. L’eau douce est par ailleurs une ressource très inégalement répartie : 40 % de la population mondiale souffrent de pénurie d’eau
Face à cette disparité des ressources, s’ajoute une demande croissante liée à l’augmentation de la population mais aussi une urbanisation sans précédent, le tout dans une contexte de changement climatique.
Plus que jamais, il nous faut donc préserver l’eau et éviter toute pollution. Cela doit passer par des actions concrètes au niveau de l’industrie textile, responsable de 20% de la pollution de l’eau. C’est clairement notre choix avec le projet de Chaussettes Orphelines.
Les besoins en eau
L’eau est la condition sine qua non à la vie. La disponibilité et l’accès libre à l’eau sont indispensables pour un réel développement durable. Quand l’eau coule, les hommes s’installent. Des dispensaires ou maternités dignes de ce nom peuvent ouvrir et l’on peut boire une eau de qualité, planter des arbres, cultiver…Bref, vivre, s’organiser, réaliser des projets, et progresser de manière autonome.
Or, 50 % de la planète ne disposent pas d’un réseau d’assainissement d’eau et 20 % de la population mondiale demeure toujours privée d’une alimentation en eau salubre.
L’OMS considère qu’il y a stress hydrique lorsqu’un être humain dispose de moins de 1 700 m3 d’eau par an et pénurie lorsqu’il dispose de moins de 1000 m3 par an. 1,4 milliards de personnes vivent avec moins de 1000 m3 d’eau par an (source BRGM – 2011) et au total, 1/3 de la population mondiale est sans eau potable.
De sombres prévisions de la part des institutions mondiales
Les enjeux autour de l’eau sont étroitement liés aux problématiques autour de la question du réchauffement climatique. En 1950, la ressource mondiale en eau était estimée à 17 000 m3 par personne et par an. Du fait de la forte croissance démographique couplée à l’industrialisation, l’urbanisation et l’intensification agricole, la ressource en eau renouvelable et disponible n’était plus que de 7 500 m3 par personne et par an en 1995 et devrait chuter à moins de 5 100 m3 en 2025 (source : Eurostat).
En 2025, 63 % de la population mondiale devrait ainsi subir stress hydrique ou pénurie d’eau (source BRGM – 2011).
L’eau, une ressource inégalement répartie et inégalement consommée
Le groupe des « neuf géants de l’eau », à savoir, la Chine, la Russie, le Brésil, l’Indonésie, le Canada, les Etats-Unis, la Colombie, le Pérou et l’Inde se partage près de 60% des ressources naturelles et renouvelables d’eau douce du monde. A l’inverse, l’Egypte, les Pays-Bas ou l’Irak, par exemple, dépendent fortement des ressources en eau d’origine externe, respectivement 99 %, 89 % et 65 %. Cette dépendance est source de tensions et d’enjeux géopolitiques.
La consommation moyenne par jour et par habitant est très disparate : 600 litres d’eau aux Etats-Unis, 200 en Europe et 150 en moyenne dans le monde (voir les chiffres du Planetoscope)
Au niveau de son utilisation, l’eau répond à quatre besoins :
- Domestiques, dont alimentaires,
- usages industriels
- usages tertiaires
- et surtout agricoles : l’irrigation des cultures absorbe 70 % de la consommation mondiale d’eau douce. Au cours du 20ème siècle, la surface mondiale des terres irriguées a été multipliée par 5.
Répartition de l'eau
entre les différents usages (%)
L’industrie textile responsable de 20 % de la pollution de l’eau
Ban-Ki Moon, ancien secrétaire général de l’ONU, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau en 2010 déclarait: « L’eau souillée fait plus de morts que toutes les formes de violence, y compris les guerres ».
Nous avons donc le devoir de protéger l’eau, de ne pas la polluer, de ne pas l’utiliser, la souiller, lorsque cela n’est pas strictement nécessaire.
Or, l’industrie textile, dans la surconsommation de vêtements que nous vivons en Occident, participe activement à la consommation excessive d’eau et à sa pollution.
Pour produire 1kg de fibres de coton, l’irrigation requiert entre 15 000 et 20 000 litres d’eau. Ramené à la production d'une paire de chaussettes, soit 60 grammes de coton, cela donne 1 000 litres d’eau. Juste pour une paire de chaussettes !
Nous entendons souvent qu'il faut réduire sa consommation d'eau au quotidien en prenant par exemple une douche plutôt qu'un bain. C'est une bonne pratique lorsque l'on sait qu'une douche d’une durée de quatre à cinq minutes consomme environ 50 litres et un bain de 150 à 200 litres. Mais sachant que la production d'une paire de chaussettes équivaut à 20 douches, le bon sens voudrait surtout que l'on réduise la production de chaussettes neuves...
Le traitement des fibres de coton entraîne une pollution par les produits chimiques
La confection textile déverse une quantité de produits toxiques effrayante dans la nature. En 2012, Greenpeace dénonçait les « dessous toxiques de la mode », mettant en cause les substances chimiques utilisées pour fabriquer nos vêtements, notamment dans la fast fashion. Les matières polluantes se retrouvent dans l’environnement, et particulièrement l’eau : selon la Banque mondiale, elles seraient responsables de 20 % de la pollution de l’eau dans le monde.
Pour fabriquer un vêtement en coton, il faut épurer le coton pour le débarrasser des débris, le démêler et l’affiner pour former des fils.
Une fois tricoté, le coton est ennobli par traitements chimiques. On le blanchie, au savon, à l’acide chlorhydrique, au trichloréthylène. Le blanchiment total se fait à l’eau oxygénée, au peroxyde d’hydrogène ou au chlorure décolorant. Les eaux aux alentours des ateliers et des usines sont ainsi hautement polluées, on ne peut évidemment plus les boire, ni s’y baigner ni s’en servir pour la culture.
Bien entendu, les produits chimiques contenus dans les vêtements en coton s’invitent aussi dans nos maisons avec des répercussions négatives sur notre santé. Les réactions allergiques sont de plus en plus courantes, notamment en raison de l’utilisation d’un apprêt nocif, la résine de formaldéhyde.
La culture du coton entraîne une pollution par les engrais et pesticides
Mais ce n’est pas tout, principalement cultivé dans des pays aux normes environnementales faibles voire nulles, le coton demande beaucoup d’engrais et il est arrosé de puissants pesticides.
Selon l'OMS, la culture du coton dans le monde nécessiterait environ 10% des pesticides utilisés, alors qu'elle mobilise moins de 3% des terres cultivées.
Devenu toxique, il contamine les sols et tous ceux qui le manipulent, les cultivateurs, la main d’œuvre qui le coupe et l’assemble et nous qui l’achetons et le portons.
Un tiers du coton est produit en Inde dans la région du Penjab, où la production a été multipliée par 3 en 15 ans. Il est produit par de petites exploitations familiales, ou les enfants et les personnes âgées travaillent à la récolte manuelle, ou certains pesticides aujourd’hui interdits en Europe sont toujours utilisés sans protection dans ces régions du monde. Selon une étude indienne, le nombre de cas de cancer dans le Pendjab serait passé de plus de 800 000 nouveaux cas en 2001 à 1 220 000 en 2016.
La solution de recyclage du coton par Chaussettes Orphelines
Chez Chaussettes Orphelines, nous avons surtout fait le constat que toute cette destruction de réserves naturelles, cette pollution et ces dégâts humains n'aboutissaient qu'à des textiles voués à terminer... en déchets !
Sur les 624 000 tonnes de textiles, linge de maison, chaussures (TLC) mis sur le marché en France chaque année (soit 9.5 kilos par an et par habitant), 38 % sont confiés à la filière du recyclage. La collecte est certes passée de 100 000 tonnes en 2009 à 239 000 tonnes en 2018, mais cela signifie que 62 % des textiles sont encore abandonnés ou jetés avec les ordures ménagères.
Pour les chaussettes, le constat est bien pire : 90% sont jetées à la poubelle ! Ainsi les chaussettes jetées produisent 16 000 tonnes de déchets textiles. C'est pour cela que nous collectons vos chaussettes, les transformons en un fil 100% recyclé et nous tricotons de nouveaux vêtements et accessoires avec ce fil !
Vous aussi vous pouvez participer à l'effort de recyclage éco-responsable de Chaussettes Orphelines
En achetant directement dans notre boutique en ligne des chaussettes, des gants, un bonnet, une écharpe, un porte-monnaie, vous participez à notre modèle d'économie circulaire :
une étiquette retour vous sera adressée avec votre achat, permettant d’envoyer gratuitement 500 grammes de chaussettes usagées ou orphelines à recycler. Vous deviendrez ainsi un consomm’acteur.
Avec Chaussettes Orphelines, participez à une mode plus respectueuse, une mode écologique. Plus nous recyclons, moins nous polluons !
Si vous souhaitez tout savoir sur l'impact de l'industrie de la mode sur notre environnement, nous vous offrons gratuitement un eBook complet sur l'impact de nos vêtements sur la planète, cliquez sur le bouton ci-dessous pour télécharger votre eBook :
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bonjour, je travaille dans un hôpital publique j’aimerai organiser une collecte de chaussettes orphelines… cela vous semble t’il une bonne idée, comment pourrait s’organiser la logistique?
merci pour votre retour
Bonjour,
je viens de vous envoyer 2 Kgs de chaussettes orphelines issues de trois foyer différents . Je vous souhaite un bon usage et continue à vous faire connaître à ma petite échelle autour de moi. Avant le 19/20 sur france 3 , ils mettent des initiatives locales, ce serait peut-être bien que vous fassiez une demande . J’essaye de ne pas rater ce créneau Bonne route à vous
sincèrement
Chantal DUMONTEIL